COMMUNION A LA NATURE DIVINE
INTRODUCTION
« Par elles, les
promesses précieuses et très
grandes nous ont été
données, pour que par celles-ci vous deveniez (
ginomai =
devenir ;
ici : geneste = deveniez)
participants ( ici koinonos=
partenaire,associé, compagnon
participant, qui partage tout, être
joint ; cf. koinonia= communion) à la nature (physis=
physique, substance, être) divine,
ayant fui (apopheugo
= fuir ;
cf.fugue) loin de la pourriture (phtora = pourriture, corruption,
destruction, mort, carnage) dans le monde due à
la convoitise » (2
Pierre 1 :4 trad. litt.)
Au
verset précédent il est question de divine
puissance, de vraie connaissance, de gloire et d’excellence
dans tous les domaines. C’est par le Seigneur et Ses dons, les
grandes promesses précieuses que nous devenons un avec la
nature divine.
Pour
ce faire, il faut fuir la pourriture qui se trouve où ? Dans le monde (kosmos = cosmos,
univers dont la terre). La
pourriture est due à la convoitise (épitumia
= convoitise, désir pour ce qui est
défendu, luxure) qui entraîne
le péché et la chute (Genèse
3).
Il
est merveilleux de constater que Pierre lui aussi exprime à
sa façon la métamorphose
ou le salut du corps. Dans ce texte on ne voit en général
que l’aspect moral et éthique
mais les mots et le texte grecs ne laissent à
notre avis aucun doute quant à l’interprétation
relative à la métamorphose
du corps. Devenir un avec la nature divine en fuyant la pourriture dans le
monde nous semble être d’une
clarté cristalline.
1.
Devenir participant à
la nature divine
La
« physis –
nature »
est un riche concept discuté dans les milieux philosophiques.
D’après
Pierre, il existe une « physis »
divine. Le terme physique et par extension les termes corporel, matériel,
naturel, substantiel nous sont d’emblée
suggérés.
Si
nous relisons le texte décrivant Jésus
glorifié en Apocalypse 1, nous voyons que Sa « physis » divine est faite de feu et de lumière
resplendissante.
Il
existe une substance divine, une nature divine, un corps divin glorifié
dont Jésus est le prototype.
Le
concept « physis »
recouvre aussi la notion relativement plus large d’« être » qui englobe aussi l’aspect
moral et spirituel.
D’autres
pensent à une notion d’éclosion
après un état d’occultation,
de naissance d’un monde ancien à
un monde nouveau.
La
compréhension globale de « physis », rien qu’au
niveau du concept, nous introduit dans une dynamique et un devenir, bref à
une vie nouvelle !
Le
chrétien est appelé, grâce
aux promesses, à devenir ( verbe grec ginomai =
devenir) participant
à la « physis »
divine. Dans le « devenir »,
on passe d’un état
à un autre état. Ici on passe de la « physis » matérielle,
corporelle visible et perceptible de notre « cosmos » à la « physis » divine !
L’emploi
de « koinonos »
(participant)
même
racine que « koinonia »
(communion) ainsi que l’emploi
de « physis »
(substance)
a introduit ce
passage dans les discussions relatives à la Ste Cène,
à la Communion où il est question de
transsubstantiation, de consubstantiation et de symbole ou de représentation.
Pour
les Catholiques romains l’Eucharistie ou encore la Communion
serait le lieu où le pain et le vin seraient transformés par le ministère
du prêtre en vrai corps et en vrai sang de Jésus
pour que notre corps mortel de corruption en le mangeant, participe, soit en communion avec le corps et le sang de Jésus.
La consubstantiation luthérienne joint le pain et le vin au corps et au sang de Jésus.
Donc on mange le pain et le vin tels quels et le corps et le sang de Jésus
y sont joints par le St Esprit et les Paroles d’institution.
Le symbole réformé
explique les choses simplement par la notion de représentation. Le pain et le vin représentent
seulement le corps et le sang de Jésus et font penser (mémoire) au Sacrifice de Jésus.
Malheureusement
les corps mortels de tous ces croyants sont restés
en l’état : la communion comprise ainsi n’a
rien changé ou du moins n’a
pas changé grand chose. Ces débats
ont entraîné des divisions, des combats, des
meurtres et des guerres dans l’Eglise :
ce qui n ‘est pas très
moral… !
Par
contre par la métamorphose, le salut du corps, le baptême
de Feu, la Ste Cène de Feu et de Gloire (Apocalypse
3 :20), notre corps devient réellement
participant, est réellement un, en
communion, est réellement joint à la physis divine en vue de notre montée
sur le Trône avec Jésus
(Apocalypse
3 :21). Ainsi la Parole de Jésus parlant de Son Corps en Jean 6 : 50 prend tout son sens :
« C’est ici le pain descendu du ciel, celui
qui en mange ne mourra pas. »
Ainsi
en étant métamorphosés,
nous devenons l’Eglise
des Vainqueurs c’est à
dire nous devenons compagnons,
partenaires, participants à la « physis » divine de Jésus, nous partageons tout avec Lui, même le Trône,
nous sommes en communion, en union commune, uns physiquement avec Lui comme
une épouse avec Son Epoux mais dans le divin, le glorieux, l’immortel,
le céleste !
Pour
cela il faut FUIR !!!
2.
Fuir la pourriture
Ici
le chrétien est exhorté
à fuir la pourriture, la corruption, la destruction, la mort
et le carnage (phtora
= pourriture, corruption, destruction, mort, carnage) ! Il est invité
à la « fugue »
(apopheugo) non seulement par rapport au péché
mais par rapport aux conséquences du péché notamment dans la nature ou la physis terrestre ! La mort
est non seulement la conséquence du péché
mais est devenue le « mode de vie » de l’espace-matière-temps
avec ses cycles constants dont la pourriture est un élément
de mort dans la nature évident y compris notre corps mortel !
Quand on est en fuite, on lâche
tout pour aller plus vite et espérer échapper
aux poursuivants.
Aujourd’hui
on ne fuit pas : on s’intègre,
on s’adapte, on veut être et faire comme les autres, on veut
affronter la réalité
et on va même jusqu’à
adapter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ au monde ! En fait c’est quelque part raisonnable pour durer ! C’est de la folie d’aller
contre !
Mais
d’après ce texte, il faut fuir tout cela mais
où et comment ?
Fuir
la mort ? Fuir le temps, l’espace
et la matière ? Fuir le péché et ses conséquences ? Comment est-ce possible ?
La
réponse est donnée dans le texte et le contexte :
- la connaissance vraie, complète
(épignosis)
de Dieu et de Jésus.
Elle n’est évidemment
possible que dans la Salle du Trône. C’est
là qu’il faut aller !
- la divine puissance (ici :
theias dunameus),
le St Esprit, nous donne cette connaissance complète
ou vraie (épignosis)
pour la vie (zoé), c’est
à dire le contraire de la mort à
savoir la vie sans la mort donc la métamorphose du corps entraînant
l’immortalité.
C’est
la communion à la nature divine telle qu’elle
apparaît dans le texte original. Arrêtons
de dire que la mort fait partie de la vie !!! Arrêtons
le mensonge d’adaptation au monde !
- l’excellence morale (arètè
= vertu, bonté ). Nous constatons que l’excellence
morale fait partie du rêve dans ce monde. En-dehors de Jésus
sur terre elle n’existe simplement pas. Pierre le
constate lui-même dans les chapitres suivants. Elle ne
peut exister qu’à partir de ce qui précède
à savoir la métamorphose,
l’immortalité
ou la participation à la nature divine impliquant la connaissance vraie de
Dieu.
Pierre
parle des promesses précieuses et très
grandes. Il sait qu’il n’en
bénéficiera pas (2
Pierre 1 :13-14) mais il rappelle « comme par hasard » la transfiguration ou métamorphose
de Jésus qu’il a vécue
pour authentifier son enseignement (2 Pierre 1 :16-18).
Fuir
l’espace-matière-temps imprégné
de corruption et de pourriture pour aller « uni au physique divin » à la Salle du Trône
et revenir en tant qu’Eglise des Vainqueurs affronter la réalité
terrestre de façon glorieuse donc efficace : cela nous est révélé dans l’Apocalypse.
CONCLUSION
On
sent que l’Epître de Pierre est une sorte de
testament et il sait que la Mort le touchera bientôt
comme le Seigneur Jésus-Christ le lui a fait connaître
(2
Pierre 1 :13-14). Il essaye aussi d’exhorter
ses amis à la patience par rapport à
la fin (2 Pierre 3 :7ss).
Toutefois,
notamment par le verset commenté plus haut, il pressent et décrit
la métamorphose du corps par « le
devenir dans la participation et dans l’union à
la substance physique divine ». La
fuite est un moyen d’urgence pour échapper
aux catastrophes inexorables.
Dans la fuite on met tout en œuvre
pour se sauver.
Ceux qui subiront la colère de l’Agneau
essayeront de se cacher dans les rochers et les cavernes des montagnes mais en
vain (Apocalypse 6 :15-17). Il sera trop tard.
Alors
mettons-nous en état de fuite pour nous jeter dans les
bras de Jésus,
En
Lui,
Martin BUSCH
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