RUBRIQUE DE L’EGLISE DES VAINQUEURS :
36
LES QUATRE ANIMAUX DU TRÔNE
INTRODUCTION
« Au milieu du trône et tout autour du trône, quatre animaux étant pleins d’yeux devant et derrière. Et le premier animal semblable à un lion, le deuxième animal semblable à un jeune taureau, le troisième animal ayant comme la face d’un humain et le quatrième animal semblable à un aigle volant. Les quatre animaux avaient chacun six ailes couvertes d’yeux tout autour et au-dedans. Ils n’ont pas de repos ni le jour ni la nuit, disant : Saint, Saint, Saint, le Dieu tout puissant, Celui qui était, qui est et qui vient et chaque fois que les animaux rendaient gloire, honneur et action de grâce à l’étant assis sur le trône, au Vivant pour les ères des ères, les 24 anciens tombent devant l’étant assis sur le trône… » (Apocalypse 4 : 6b-10).
Nous essayerons d’identifier ces êtres et recevoir le meilleur de cette vision glorieuse.
Identification
« Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre et disaient Saint, Saint, Saint est l’Eternel des Armées, toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Esaïe 6 :2-3)
« Quand à la figure de leur face, ils avaient tous une face d’homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de taureau à gauche et tous quatre une face d’aigle.» (Ezéchiel 1 :10)
« C’étaient les animaux que j’avais vu sous le Dieu d’Israël près du fleuve du Kébar et je reconnus que c’étaient des chérubins. Chacun avait quatre faces, chacun avait quatre ailes et une forme de main d’homme était sous leurs ailes. Leurs faces étaient semblables à celles que j’avais vues près du fleuve Kébar ; c’était le même aspect, c’était eux-mêmes. Chacun marchait droit devant soi. » (Ezéchiel 10 :20-22).
D’après ces passages, il semblerait clairement qu’il s’agisse des séraphins et des chérubins ou plus généralement des anges. Ils se trouvent autour du Trône et au milieu du Trône donc près de Dieu, c’est le moins que l’on puisse dire !
Les trois descriptions respectivement de l’Apocalypse, d’Ezéchiel et d’Esaïe comportent des différences mais aussi de fortes similitudes. Dans les trois cas, il s’agit du Trône de Dieu : c’est ce qui est fondamental. La mention des quatre animaux existe chez Ezéchiel et dans l’Apocalypse, certes dans des formes différentes. Le « trisagion » (Saint, Saint, Saint) est mentionné dans l’Apocalypse et dans Esaïe. Ils ont tous des ailes. Les yeux sont mentionnés dans Apocalypse et chez Ezéchiel.
Les différences ne nous paraissent pas exclusives mais au contraire complémentaires. Dans l’Apocalypse nous voyons Jésus par exemple sous différents aspects : Jésus glorifié sous forme d’homme (Apocalypse 1 :12-16) , sous forme d’Agneau (Apocalypse 5 :6) et sous forme de cavalier combattant, roi, chef d’armées (Apocalypse 19 : 11-13). Il en est de même pour l’Eglise des Vainqueurs (Apocalypse 6 :2 ; 12 :1+5 ; 19 :8 +14 ; 20 :4a ; 21 :2). Cela fait partie de l’affranchissement des catégories limitatives espace-matière-temps qui n’existent pas en tant que telles au ciel. Au ciel la réalité de la métamorphose de gloire en gloire non seulement pour l’Eglise des Vainqueurs mais pour tout et tous, y compris les anges, remplace le symbolisme qui n’est pas la réalité. Nous considérons par conséquent dans cette perspective que les trois visions se complètent et nous permettent d’accéder à une compréhension plus large de ces événements.
A propos des séraphins et des chérubins
Les séraphins, des anges, (verbe hébreu : saraph = brûler) ou les « brûlants » ou des « flammes de feu » (Psaume 104 :4 ; Hébreux 1 :7) se trouvent près du Trône. Le prophète Esaïe lors de sa vision du Trône (Esaïe 6 :1-8) fut purifié par une pierre ardente de feu de l’autel qu’un séraphin avait porté à ses lèvres. Ils sont donc « purificateurs » par le feu divin.
La nature des « brûlants » procède de la nature de Dieu qui est Lui-même un « Feu dévorant » (Exode 24 :17 ; Deutéronome 4 :24 ; 9 :3 etc…). On retrouve les séraphins en Joël 2 :3 où ils se trouvent devant et derrière Dieu. Ils sont des guerriers invincibles (Joël 2 :3-11). Ils sont probablement les serviteurs de Feu ou dans le Feu qui détruit définitivement l’Ennemi durant la dernière bataille qui a lieu après le Millénium (Apocalypse 20 :9b). Ils sont des adorateurs puissants : « Ils criaient l’un à l’autre et disaient : Saint, Saint, Saint est l’Eternel des armées… » (Esaïe 6 : 3).
Les chérubins ne sont absolument pas les petits angelots mignons que l’on retrouve dans les représentations populaires, ni des bébés mignons que l’on appelle communément «nos petits chérubins ».
Les chérubins, des créatures parfaites au plus près de Dieu
Les chérubins (hébreu : kerub = celui qui prie, adore, celui qui communique) sont des anges de l’adoration, de la louange (Apocalypse 5 : 8b-9+8 et communicateurs de la Parole venant de Dieu (Apocalypse 6 :1+3+5+7).
Ils gardent l’arbre de vie (Genèse 3 :24) avec des épées flamboyantes ( cf. Epée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu Ephésiens 6 :17).
Ils sont représentés de part et d’autre du propitiatoire de l’Arche de l’Alliance la face tournée vers le propitiatoire donc vers Dieu (Exode 25 : 18-22 ; 37 :9 ; Nombres 7 :89 ; 1 Rois 6 :23-28) et peuvent ainsi Le regarder en face et recevoir tout ce qui émane de Lui.
Ils sont les chérubins de la gloire c’est à dire de la présence réelle et puissante de Dieu (Hébreux 9 : 5).
Ils sont parfaitement obéissants à l‘Esprit dans leur « marche et leurs déplacements » (Ezéchiel 1 : 12+ 16-21), ils sont mêlés aux « brûlants » séraphins (Ezéchiel 1 : 13b+c) et sont eux-mêmes aussi des charbons ardents (Ezéchiel 1 : 13a).
Ils sont comme une armée (Ezéchiel 1 : 24b).
La chrysolite (Ezéchiel 1 : 18 ; 10 :9) est à mettre en rapport avec le service, l’obéissance et la soumission.
La forme de main d’homme protégée sous les ailes des chérubins (Ezéchiel 10 : 8) ne peut que faire penser à la main de Jésus destiné alors à devenir homme qui ensuite fut parfait dans l’amour, la soumission et l’humilité.
Les visions du Trône et des chérubins font état de la libération de la prison de l’ESPACE terrestre limitatif
Les ailes permettent de se déplacer, de voler à volonté mais aussi d’être un habit, de se protéger et de protéger (Esaïe 6 :2 ; Ezéchiel 1 : 11 ; 10 :8) de faire du bruit semblable à la voix de Dieu (Ezéchiel 10 :5). Quand l’Esprit enlève Philippe, il s’agit là d’un déplacement instantané de type céleste d’un point à un autre de la terre (Actes 8 :39). Au ciel les distances n’existent plus en quelque sorte et le temps de déplacement pas non plus. L’espace céleste est énorme, infini et très proche à la fois.
Les chérubins sont les « porteurs de Dieu » qui les chevauche (Psaume 18 :10) Auraient-ils à ce moment-là l’aspect de chevaux ? C’est possible dans la réalité de la métamorphose constante de gloire en gloire dans le ciel. Ce qui est important : c’est que là où ils se trouvent, Dieu dans toute sa gloire est tout simplement là (Apocalypse 4 :6b). En tant que porteurs de Dieu, ils peuvent aussi par la force des choses, bénéficier de Son ubiquité c’est à dire être à plusieurs ou tous les endroits à la fois. Au ciel, l’observation des chérubins démontrent la libération de l’espace limitatif terrestre.
Les visions du Trône et des chérubins font état de la libération de la prison de la MATIERE terrestre limitative
Les formes célestes se métamorphosent quand elles passent d’une gloire à une autre gloire ou de gloire en gloire.
La libération de la matière terrestre limitative ne peut se faire QUE par la métamorphose ou la transfiguration ou la transformation !
Jusqu’à présent on interprétait le livre de Apocalypse dans les perspectives du symbole qui est une réalité et/ou image terrestre à laquelle on veut « coller » une réalité céleste pour l’identifier et essayer de la comprendre à notre manière et de la ramener en quelque sorte sur terre pour la mettre à la sauce terrestre même si elle est religieuse et ecclésiale.
Au contraire, nous sommes invités à l’interpréter dans la perspective de la métamorphose ou transfiguration ou transformation ! On passe du symbole à la réalité ! Cela signifie clairement la démarche totalement inverse où nous sommes appelés par le texte de l’Apocalypse à « monter » métamorphosés pour nous soyons amenés au Trône, vivre et célébrer le vrai culte et que nous soyons rendus capables d’être mis à « sauce céleste » c’est à dire la réalité totale de Dieu !
Les yeux (Ezéchiel 1 : 18 ) des roues et des chérubins (Ezéchiel 10 : 12 ; Apocalypse 4 :6b), pouvant recevoir toute la lumière émanant du Trône, permettent ainsi l’accès à la vision et la connaissance absolues et illimitées particulièrement de la substance ou matière ou gloire céleste ! Quand sur terre la vision et la connaissance de la matière ou des éléments de l’univers progresse, il s’ouvre indéfiniment et exponentiellement de nouveaux champs de recherche alors qu’au ciel « on sait ».
La matière terrestre manque cruellement du Feu et de la Lumière de Dieu. La métamorphose de la matière et du corps du chrétien notamment, se fait par le Feu et la Lumière d’En Haut pour l’accès au Trône !
L’esprit des chérubins est dans les roues à côté d’eux (Ezéchiel 1 : 20) qui s’élèvent, avancent, sont en mouvement, en énergie, en puissance, en feu, en métamorphose. Il s’agit d’une « matière » céleste totalement vivante sans la marque de la Mort. Sur terre par contre, toute vie est marquée et emprisonnée par la Mort dans les systèmes cycliques limités.
Les séraphins, les « brûlants », les « flammes de feu » sont les anges transmettant le Feu qui soit détruit la matière par le jugement, soit la métamorphose pour la mettre au «diapason » du ciel.
Au ciel, l’observation des chérubins et des séraphins démontrent la libération de la matière limitative terrestre.
Les visions du Trône et des chérubins font état de la libération de la prison du temps terrestre limitatif.
L’esprit des chérubins est dans les roues à côté d’eux (Ezéchiel 1 : 20). Le côté circulaire désigne l’Eternité (mouvement circulaire sans fin). En même temps elles roulent droit, sur la voie droite, royale, sans détour (Ezéchiel 10 : 16-17 cf. spirale combinant cercle et ligne droite).
Les roues sont aussi appelées « tourbillons » (Ezéchiel 10 : 13) qui sont en fait des spirales englobant à la fois la répétition du cycle et la ligne droite infinie. Chaque roue paraissait être au milieu d’une autre roue (Ezéchiel 10 : 10) ce qui fait encore aussi penser au tourbillon. Il s’agit de spirales tourbillonnantes dont la taille circulaire varie du plus petit au plus grand et dont la hauteur est infinie.
Certaines théologies et/ou philosophies de l’Histoire font référence aux cycles répétitifs de l’Histoire comme le décrit justement Salomon dans son livre de l’Ecclésiaste (Ecclésiaste 1 :5-11) et en même temps à l’aspect linéaire avec un commencement et une fin (Ecclésiaste 3 : 11). Dans le même verset Salomon dit que Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’Eternité bien qu’il ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu fait du commencement jusqu’à la fin, et pour cause….
L’Histoire, contrairement à l’Eternité, a un commencement et une fin. Salomon décrit magnifiquement ces limitations qu’il a essayé de pousser à leur bout par rapport à son vécu et ses observations des réalités terrestres mais sans succès ! Tout est vanité et poursuite du vent. Il ne lui reste plus qu’à conseiller de se souvenir du Créateur dans les jours de la jeunesse avant que les affres de vieillesse et de la Mort ne fassent leur œuvre (Ecclésiaste 12 : 1-14).
L’Histoire comprise comme une spirale avec un commencement et une fin est limitative et se trouve enfermée dans les catégories du temps dont les symboles notamment qui ne sont pas la réalité mais simplement des poteaux indicateurs ou « l’ombre des choses à venir ».
L’Eternité aussi comprise comme une spirale ou tourbillon mais sans limitations tant au niveau des tailles des cercles que de la hauteur des tourbillons, porte en elle par le Saint Esprit la métamorphose illimitée de gloire en gloire. L’Eternité émane elle-même du mouvement perpétuel, de l’énergie illimitée, du feu et de la lumière à l’éclat incomparable aussi des séraphins.
Les chérubins et les séraphins proclament devant le Trône : « Saint, Saint, Saint, le Seigneur, le Dieu tout puissant, Celui qui était, qui est et qui vient » (Apocalypse 4 :8c). L’Eternité est en Dieu et émane de Dieu sur ces anges, car Il est tout puissant notamment parce qu’Il englobe le temps et est plus grand que le temps pour qu’Il puisse être tout à la fois le passé, le présent et l’avenir. Le fait qu’Il soit l’Alpha et l’Oméga signifie qu’Il est le commencement et la fin donc plus grand que le temps, sinon le temps serait Dieu. Il est Saint, c’est à dire « à part » donc Il ne peut donc être soumis à qui que ce soit, ni à quoi que ce soit.
Au ciel, l’observation des séraphins et des chérubins démontrent la libération du temps limitatif terrestre.
Le chérubin déchu séparé de Dieu
La complainte sur le roi de Tyr d’Ezéchiel 28 : 12-19 concerne certes le roi de Tyr de l’époque régnant sur une des villes les plus riches et puissantes du monde d’alors mais concerne avant tout aussi la plus horrible puissance spirituelle négative qui s’était placée au-dessus et autour de ce roi le manipulant à volonté. Ainsi ce roi et cette puissance négative ne faisaient plus qu’un.
En fait, il s’agit du chérubin déchu alors « porteur de lumière » ou Lucifer (Latin : lux = lumière ; fero = porter) à savoir Satan, le Diable, l’Accusateur, le Serpent ancien, le Dragon qui avait été à l’origine créé par Dieu comme probablement un des anges les plus magnifiques, si ce n’est le plus magnifique. Dans ce cas, il était dans l’hiérarchie céleste juste en dessous de Dieu !!!
L’aspect de ce chérubin, avant sa chute, nous livre encore d’autres caractéristiques sur les chérubins. Il était couvert de toutes les pierres précieuses étant toutes les qualités divines que le Saint Esprit confère aux anges, aux ministères et à l’Eglise mais aussi au Grand Prêtre dans le cadre de l’Ancienne Alliance (cf. pectoral). Les expériences dans certaines églises où des pierres précieuses et de l’or sont donnés signifient aussi qu’il s’agit de richesses réelles tangibles et non pas symboliques.
Ce chérubin était dans la perfection, plein de sagesse et parfait en beauté. Il était un « chérubin protecteur » donc au plus près du Trône, sur la sainte montagne de Dieu, évoluant donc dans les pierres étincelantes. Il dirigeait la louange des tambourins et des flûtes et probablement la musique céleste en général.
Il était intègre jusqu’au moment où il fut piégé par son orgueil à cause de sa beauté et voulait prendre la place de Dieu. Ainsi nous avons contre nous un ancien chérubin qui était au plus près de Dieu et qui vient malheureusement encore dans la Salle du Trône pour nous accuser (Apocalypse 12 :10 c) ce qui n’est pas rien ! D’où la complainte du prophète et de Dieu sur le roi de Tyr, car les désastres et les souffrances en découlant par la suite sont innommables.
Il n’avait pas compris que son rôle, malgré sa magnificence, était le service, l’obéissance et la soumission à Dieu par la louange, l’adoration et la proclamation fidèle de la Parole de Dieu. Il ne l’avait pas compris parce qu’il n’aimait pas Dieu. Les anges dont les séraphins et les chérubins ont, au même titre que les êtres humains, la LIBERTE DE CHOIX BASE DE L’AMOUR. Certains anges ont choisi de suivre Lucifer et sont devenus des démons dont la Mort et l’Hadès (gardien du 2ème ciel) qui sont probablement aussi d’anciens chérubins vu leur nature et leur puissance. Ces anciens anges ont été métamorphosés en des êtres affreux, même si Satan peut encore se métamorphoser en ange de lumière (1 Corinthiens 11 :14 ; verbe grec métaskèmatidzomai = se camoufler sous un autre schéma, une autre forme, se métamorphoser). L’enfer ou le 2ème ciel est sa « résidence ». Mais Jésus Glorifié a maintenant les clés de la Mort et de l’Hadès ou de la résidence du Diable !!! (Apocalypse 1 :18b).
En effet, la supériorité du Père par rapport au chérubin déchu réside dans l’Amour (1 Jean 4 :8) et Il l’a justement vaincu car « Il tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils, son unique, afin que tout homme qui croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3 :16).
La lumière céleste et l’amour inconditionnel du Seigneur Jésus-Christ sont d’ailleurs souvent les premiers ressentis de ceux qui passent au ciel avec leur esprit et leur âme et puis reviennent dans leur corps pour en témoigner par la suite sur terre.
Le Lion, le taureau, l’homme et l’aigle
Dans les passages d’Ezéchiel (Ezéchiel 1 :10 ) chaque être vivant avait chacun les quatre faces du Lion, du Taureau, de l’Homme et de l’Aigle tandis que dans l’Apocalypse chaque être avait respectivement l’aspect de l’Homme, du Lion, du Taureau, et de l’Aigle. Si nous avons compris la notion de la métamorphose qui est en fait une des manifestations de la vie et du mouvement célestes, ces différences ne font que la fonder. Certes il est aussi nécessaire d’avoir des similitudes comme celles-ci pour rendre l’identification possible. Ici, considérant que chaque ange peut individuellement porter une face ou les quatre à la fois, implique à la fois leur individualité et identité propre d’une part et leur unité, et leur communion totale ainsi que leur identification réciproque c’est à dire leur amour parfait d’autre part.
Les quatre êtres représentaient pour Irénée de Lyon les quatre évangélistes à savoir le Lion pour Jean ; le Taureau pour Luc ; la Face humaine pour Matthieu ; l’Aigle pour Marc.
Pour St Jérôme, ils représentaient aussi les quatre évangélistes mais l’Aigle pour Jean ; le Taureau pour Luc ; la Face humaine pour Matthieu et le Lion pour Marc. On en voit très souvent la représentation dans les églises. Pourtant Jean était entrain de voir le Trône, ce qu’il y a autour et le texte ne semble pas suggérer du tout qu’il ait été en même temps le Lion ou l’Aigle selon que l’on se réfère à l’une des deux versions citées.
Certains considèrent qu’ils représenteraient les êtres vivants du monde créé à savoir les carnivores (lion le plus prestigieux), les ruminants (taureau le plus puissant), les oiseaux (aigle le plus prestigieux) et finalement l’homme (face humaine) qui adorent Dieu. Pourtant au jour d’aujourd’hui les êtres vivants du monde créé sont loin d’adorer Dieu et loin d’être dans la salle du trône. Ils sont bien sur terre et loin de Dieu pour la grande majorité.
D’autres ont pensé aux emblèmes de certaines tribus d’Israël.
Les textes d’Ezéchiel et d’Esaïe nous montrent clairement qu’il s’agit d’anges ce qui exclut les interprétations précédentes.
Mais alors où chercher pour comprendre l’aspect de ces quatre anges ?
Les yeux ou la connaissance absolue, le feu, la lumière, la puissance, la perfection, la sagesse, la soumission, le service, la beauté et l’amour parfait nous orientent clairement vers Jésus-Christ mais aussi vers le Père et le Saint Esprit.
Dans les interprétations citées plus haut, on ramène plus ou moins la réalité céleste à la réalité terrestre, à l’espace-matière-temps pour en faire des symboles, des idées, des copies, voire des images ou des représentations même religieuses. Exode 20 :4 est très clair à ce sujet : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre et qui sont dans les eaux plus bas que la terre…. » (cf. aussi Lévitique 26 :1 ; Deutéronome 4 :16 ; 4 :23 ; 5 :8 ; 27 :15 etc…).
Si on s’oriente vers Jésus-Christ, on passe directement à la réalité, à Dieu, ce qui est exactement la démarche inverse.
Ces anges ne sont pas Dieu, loin s’en faut, mais ils sont totalement IMPREGNES de Dieu, c’est à dire qu’ils sont métamorphosés de gloire en gloire parce qu’ils sont au milieu et autour du Trône (Apocalypse 4 :6b) !
L’Apôtre Jean lui-même a failli adorer un ange par deux fois tellement ils sont imprégnés de Dieu c’est à dire métamorphosés de gloire en gloire et donc glorieux. Mais dans les deux cas l’humilité et l’esprit de service des anges a prévalu (Apocalypse 19 :10 ; 22 :8-9) !
Par conséquent, il nous reste à vérifier dans quelle mesure nous pouvons voir comment la métamorphose de gloire en gloire de ces anges émane de ce qu’est Jésus-Christ.
La Face d’homme
Jésus a été fait homme pour nous sauver (Marc 10 :45 ; Luc 9 :56 ; Jean 1 : 14-18 ; 9 :11 etc…). Il est descendu du ciel (Jean 6 :38), Il est Yahvé, « Je suis » (Jean 8 :24 ; 10 :38 ; 14 :9). Jésus vrai Dieu et vrai homme « imprègne, métamorphose » les anges de son humanité et en même temps de Sa gloire divine.
Le Lion
« Voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David a vaincu pour ouvrir le livre et les sept sceaux … » (Apocalypse 5 :5)
Jésus est le lion. Proverbes 20 :2 associe le lion à la royauté. Jésus est Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Apocalypse 19 :16).
Jésus, le Roi des rois, le Lion de Juda « imprègne, métamorphose » les anges de la gloire de sa royauté, de Sa force et de Son autorité.
Pierre parle d’un autre lion auquel il faut résister avec une foi ferme (1 Pierre 5 :8-9)
Le jeune Taureau
Le jeune taureau (veau ?) a été choisi par Dieu pour les sacrifices d’expiation dans l’Ancienne Alliance (Taureau : Exode 29 :36 ; Veau : Lévitique 9 :2 etc…).
« …nous sommes sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes » (Hébreux 10 :10 ; cf. 9 :26).
Jésus est la victime expiatoire comme l’était le jeune taureau dans l’Ancien Testament.
Jésus, l’offrande, la victime expiatoire parfaite donc suffisante « imprègne, métamorphose » les anges de Son Feu (=sang), de Sa gloire de Sa pureté parfaite.
L’Aigle
« Vous avez vu ce j’ai fait à l’Egypte et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. » (Exode 19 :4 ; cf. Deutéronome 32 : 11)
« Le Dragon…se lança à la poursuite de la femme…mais les deux ailes du grand aigle furent donnés à la femme pour qu’elle s’envole au désert…pour y être nourrie loin du serpent » (Apocalypse 12 :14)
Dans les deux cas il est clair qu’il s’agit de Dieu qui sauve in extremis le peuple hébreu et la femme d’Apocalypse 12 de la destruction et de la mort.
Comment ne pas penser à l’œuvre de salut de Jésus-Christ sur la Croix qui sauve du Serpent ?
L’aigle a des yeux ayant une vision exceptionnelle pour bien distinguer ses proies dont justement les serpents...
Ils se trouve que les quatre chérubins possèdent chacun des ailes pour se couvrir, se protéger et voler. Celui qui a un aspect d’aigle dans l’Apocalypse est un aigle en plein vol. Les quatre chérubins sont aussi couverts d’yeux conférant la vision et la connaissance absolues. En fait dans l’aigle nous pouvons voir Jésus qui sauve, le Saint Esprit qui transporte et le Père qui porte, amène vers Lui et protège, nourrit loin du serpent.
Dieu, Père, Fils et Saint Esprit le Grand Aigle, « imprègne, métamorphose » les anges en les dotant d’ailes leur permettant les déplacements sans restrictions et à l’infini, d’yeux perçants permettant la vision et la connaissance parfaites avec l’efficacité et la rapidité parfaites de l’Aigle. Comme les quatre chérubins possèdent chacun des éléments de l’Aigle (ailes, yeux), il semblerait qu’il y ait ici une notion de globalité, de vision d’ensemble, de hauteur pouvant correspondre à Dieu Père, Fils et Saint Esprit.
Le Chérubin
« Chacun avait quatre faces ; la face du premier était une face de chérubin, la face du second une face d’homme, la face du troisième une face de lion et celle du quatrième une face d’aigle. Et les chérubins s’élevèrent. C’étaient les animaux que j’avais vu près du fleuve du Kebar. » (Ezéchiel 10 :14-15)
Surprise ! Dans ces versets apparaît à la place du taureau une face de chérubin qui devrait ressembler à une face d’homme. Pourtant le prophète fait référence à sa première vision (Ezéchiel 1 :10) où il y avait effectivement une face de taureau ! En même temps il dit au verset 5 : « Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l’aspect avait une ressemblance humaine. »
Comment expliquer ces différences pour ne pas dire ces incohérences apparentes ? Pour Ezéchiel, au chapitre 10, il s’agit pourtant bien de la même réalité qu’il avait vue au fleuve Kébar (Ezéchiel 1 :1 et 10 :15).
En général on essaye de s’en sortir avec les explications liées au symbolisme qui relativise la réalité. D’autres parlent d’erreurs de transcription ou encore de l’émotion du prophète qui ne voyait pas clair etc…
La face de Chérubin est présente dans cette vision pour identifier ces êtres du Trône. En effet, il s’agit clairement de chérubins, une catégorie d’anges, se trouvant devant le Trône de Dieu, comme nous l’avons écrit dans le premier paragraphe intitulé « Identification ».
Alors comment expliquer le remplacement de la face de Taureau par la face de Chérubin d’une vision à l’autre ? Comment expliquer le fait qu’il y a quatre animaux ayant une ressemblance humaine ? Il faudrait beaucoup d’effets spéciaux cinématographiques pour essayer de rendre compte de tout cela ! En fait cela nous paraît quasiment impossible voire totalement impossible même en trois D.
Pour nous, la seule possibilité se trouve dans la métamorphose où nous pouvons éviter le symbolisme et totalement rester dans la réalité ! Sur terre le vieillissement par exemple est une métamorphose vers la mort. A l’inverse, dans le ciel tout est métamorphosé, transformé constamment de gloire en gloire ! C’est la vie, le mouvement, l’énergie, la lumière inimaginables !
Ce qui est immuable, c’est l’identité des êtres au ciel. Les êtres humains restent des êtres humains, les anges restent des anges et Dieu reste Dieu. Mais la métamorphose ou la transfiguration de gloire en gloire est l’expression de la vie et du mouvement divins, à plus forte raison autour du Trône où se trouvent les chérubins.
L’Ennemi a voulu transgresser cet aspect-là en voulant devenir Dieu , c’est à dire en voulant changer d’identité c’est à dire passer de l’état de chérubin créé à celui de Dieu Créateur. Le résultat c’est qu’il s’est au contraire métamorphosé en dragon, en serpent, tout en pouvant encore se déguiser en ange de lumière. Il s’agit là d’une métamorphose qui finira directement dans l’étang de feu (Apocalypse 20 :10).
Chaque être est unique, mais dans la réalité céleste, libérée de l’espace-matière-temps marqué par la Mort, il est métamorphosé de gloire en gloire. C’est pourquoi au moment du jugement dernier la terre et le ciel (espace-matière-temps ; terre, univers) s’enfuiront devant la face de Dieu parce qu’il ne fut plus trouvé de place pour eux (Apocalypse 20 :11b). Cela a entraîné automatiquement le fait que la Mort et l’Hadès soient enfin aussi précipités dans l’étang de feu parce que leur « terrain d’action » avait disparu !
Jésus-Christ par exemple apparaît à Jean en tant que Jésus Glorifié (Apocalypse 1 : 12-16) puis comme l’Agneau sur le Trône (Apocalypse 5 :6 ; 14 :1), puis comme cavalier chef de guerre Roi des rois et Seigneur des seigneurs à la tête des Ses armées (Apocalypse 19 :11-16). Là si Jésus n’avait été que symboles successifs ou images ou représentations ou descriptions imagées, quel malheur, car Il n’aurait jamais gagné la guerre contre l’Ennemi. Jésus était toujours parfaitement dans la réalité d’abord terrestre puis céleste.
Au préalable, Il avait réellement souffert, Il avait réellement subi la mort sur la croix, Il était réellement ressuscité !
Devant Jean comme pour les lecteurs de l’Apocalypse, Il était réellement le Glorifié sinon Il n’aurait pas pu posséder les clés de la Mort et de l’Hadès et établir l’Eglise des Vainqueurs !
Sur le Trône Il est réellement l’Agneau immolé et Son sang coule avec comme conséquence sept yeux et sept cornes, la plénitude de l’Esprit, sinon Il n’est pas vainqueur et donc digne d’ouvrir le rouleau aux sept sceaux !
Sur le cheval blanc Il sera réellement le Fidèle et le Véritable, les yeux en flamme ardente, couronné, Parole de Dieu, le manteau trempé de Son sang, Rois des rois… sinon Il ne pourra pas gagner la bataille d’Harmaguédon.
Il en sera de même pour l’Eglise des Vainqueurs qui montera dans la Salle du Trône après avoir été métamorphosée (Apocalypse 3 : 12 +21 ; 5 :10 ; 6 :2 ;12 :1+5 ;19 :7-8+14 :20 :4a ; 21 :2).
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement une colonne dans le Temple céleste avec le nom de Dieu sinon elle n’aura pas la citoyenneté céleste.
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement assise sur le Trône avec Jésus sinon elle ne pourra envisager de régner durant le Millénium et devenir Son épouse.
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement une nation de rois et de sacrificateurs sinon le règne sur les nations et la perfection du sacrificateur ne seront pas.
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement le cavalier couronné sur le cheval blanc, parti en vainqueur pour vaincre sinon le réveil d’Apocalypse 7 ne pourra avoir lieu.
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement la femme glorieuse avec la lune ou le mal sous ses pieds sinon elle ne pourra donner naissance à une nouvelle génération de vainqueurs plus puissante capable d’éjecter avec l’Archange Michel le chérubin déchu et ses acolytes des lieux célestes.
L’Eglise des Vainqueurs sera réellement l’épouse semblable à son divin époux sinon il ne pourra pas s’établir une relation d’amour parfait au ciel.
L’Eglise des Vainqueurs montera réellement des chevaux blancs comme guerriers dans l’armée qui suit Jésus-Christ chef de guerre lors de la bataille d’Harmaguédon sinon la participation des Vainqueurs voulue par Dieu dans ce combat ne pourra se faire.
L’Eglise des Vainqueurs règnera réellement lors du Millénium sinon la participation des Vainqueurs voulue par Dieu dans ce règne ne pourra se faire.
Il en est de même pour les chérubins et les séraphins.
Les chérubins sont réellement imprégnés de Dieu, en métamorphose de gloire en gloire, dans le feu, le mouvement, l’énergie, l’Eternité, la puissance, l’amour, l’humilité, le service, la soumission, l’adoration, la Parole bref tout le contenu de notre propos sinon ils ne pourraient se tenir devant le Trône et remplir leur rôle du à leurs fonctions et seraient rejetés irrémédiablement du côté de l’Ennemi.
Tout cela n’est pas du symbole, du virtuel, du spectacle, du théâtre, de l’image, de la gestuelle et de l’incantation religieuses mais la réalité due à la métamorphose de gloire en gloire qui apparaît tout au long du texte de l’Apocalypse mais aussi chez Ezéchiel et les prophètes !
L’Eglise ne serait-elle pas tombée dans le piège du symbole, du virtuel, de la gestuelle et de l’incantation religieuses voire d’une certaine forme d’animation ou de spectacle ? Il faut bien occuper les gens pour qu’ils s’ennuient le moins possible. Il faut durer et donc faire en sorte qu’ils reviennent la prochaine fois. Aussi longtemps que la métamorphose de gloire en gloire n’intervient pas, il n’y a pratiquement pas le choix…. Si nous lisons Apocalypse 13 :11ss la deuxième bête fait des prodiges et « elle incite les habitants de la terre à dresser une image en l’honneur de la bête qui porte une blessure du glaive et qui a repris vie. Il lui fut donné d’animer l’image de la bête de sorte qu’elle ait même la parole… » L’animation de l’image nous fait d’ailleurs penser à un certains nombre de technologies actuelles d’images et de transmissions d’images…
Conclusion
L’étude des séraphins et des chérubins ne peut être satisfaisante dans la perspective du symbole, de l’image, de l’animation.
La réalité de la métamorphose de gloire en gloire émanant et allant vers Dieu y compris pour ces anges merveilleux nous paraît être une explication davantage acceptable.
En général les commentateurs veulent d’emblée ramener ces réalités célestes à l’Eglise terrestre à commencer dans leurs discours et finissent toujours dans le symbole et la religiosité. Alors on fait des statues, des images, des spectacles, de l’animation, des représentations, toutes sortes de liturgies des plus traditionnelles aux plus « évangéliques charismatiques ».
Ils n’ont pas connaissance d’une étape capitale : celle d’être métamorphosé puis de MONTER par le Saint Esprit, de réellement faire partie du ciel devant le Trône, pour ensuite réellement amener le réveil le plus puissant sur terre.
Les séraphins et les chérubins sont remplis, imprégnés de Dieu et de Sa gloire ! Ils sont métamorphosés de gloire en gloire et tout dans le ciel se métamorphose sans arrêt de gloire en gloire.
Les descriptions que nous avons abordées ne peuvent être contenues dans l’image fut-elle en 3 D ou encore plus perfectionnées.
Quand Jésus parle de la résurrection des morts des hommes, mais c’est évidemment aussi valable pour l’Eglise des Vainqueurs bénéficiant de l’immortalité par la métamorphose du corps, Il dit : « Quand en effet des morts ils se lèveront, ni les hommes ni les femmes ne se marieront, mais ils seront comme les anges dans les cieux. » (Marc 12 :25 ; cf. Matthieu 22 :30)
Donc quelle magnifique perspective sachant que chacun gardera son identité !
En Lui,
Martin BUSCH