13 janvier 2017
108 ŒDIPE ET ISAAC
INTRODUCTION
Le fonctionnement de l’Occident est
sous-tendu par la civilisation grecque plus particulièrement par sa philosophie
et sa méthodologie générale de pensée dont par exemple la logique ou encore la
dialectique. L’Empire romain qui assujettit les Grecs (-150 à -30 env.) reprit la plupart des éléments religieux et
philosophiques de cette civilisation. C’est ainsi que l’Occident issu de
l’Empire romain tant par ses méthodologies philosophiques et de pensée que sa
théologie chrétienne plus tard et sa culture récente même postchrétienne reste malgré
tout très ancrée dans le monde hellénistique. Il faudrait évidemment une série
d’études pour démontrer et en même temps nuancer tout cela. Même certains
penseurs et maîtres juifs adoptèrent méthodes et approches helléniques !
Toutefois la pensée biblique et la pensée hellénique ne sont à notre avis pas
compatibles. Deux personnages contribuent à illustrer parmi bien d’autres
aspects cette incompatibilité à savoir Isaac
et Œdipe.
- Œdipe
a)
La légende en bref
Œdipe est le fils de Laïos, roi de Thèbes et de la reine Jocaste. A sa
naissance le roi alla consulter l’oracle de Delphes comme le voulait l’usage.
Celui-ci prédit que son fils le tuerait et qu'il épouserait sa mère.
Laïos ordonna donc de le faire mourir mais il fut épargné par le serviteur pris de pitié et retrouvé vivant par un
passant. Il fut alors recueilli et élevé par le roi et la reine de Corinthe. Adulte,
un inconnu, lors d’un banquet, insinua qu’il n’était qu’un fils adoptif. Il
alla donc à son tour consulter l'oracle de Delphes pour en avoir le cœur net. Mais
celui-ci ne fit que lui prédire son parricide et son mariage avec sa mère. On
lui conseilla donc de fuir au loin pour éviter d’accomplir l’irréparable. Il
fuit donc Corinthe pensant que ses parents certes éventuellement adoptifs pouvaient
aussi être, dans le doute, ses parents biologiques. Mais au début de sa fuite, il se querella avec un inconnu qui lui
refusa la priorité du passage à un croisement de chemins et le tua : c'était
« comme par hasard » Laïos son
père biologique.
Puis il arriva près de Thèbes sa ville natale où un Sphinx dévorait les
passants s’ils n’arrivaient pas à répondre à ses énigmes. Œdipe par contre sut répondre et le Sphinx se suicida. Les
Thébains, reconnaissants, firent d'Œdipe leur roi et lui attribuèrent la reine
Jocaste sa mère comme épouse. L'oracle
était accompli.
Il eut deux fils Etéocle et Polynice et deux filles Antigone et Ismène
avec Jocaste. Toutefois pour châtier
les crimes inconscients d'Œdipe,
les dieux dévastèrent Thèbes par la peste. Œdipe, après des recherches
effrénées pour connaître la raison de l’épidémie, finit par apprendre la
vérité, se creva les yeux et Jocaste se pendit. Chassé de Thèbes par ses deux
fils, guidé par sa fille Antigone, il finit ses jours à Colone près d'Athènes.
b)
Freud et le meurtre du Père primitif
Freud a parlé du complexe
d’Œdipe où le garçon a une attirance sexuelle inconsciente envers sa mère accompagnée d’une jalousie
envers le père, (pour
les filles certains parlent du « complexe d’Electre »).
Il a aussi abordé l'idée du meurtre
du Père primitif par le fils.
Le garçon nourrit envers le père des désirs de mort car il a peur d'être châtié et castré
par celui-ci. La castration
prend ainsi place dans la théorie générale de ce complexe comme peur
infantile de se voir déposséder de la puissance sexuelle, de transmission
de la vie par le père. La castration devient donc un empêchement à
l’émancipation, à la vie.
Ce complexe doit en principe se résorber lors de l’adolescence où
l’attirance sexuelle passe normalement aux jeunes filles. Tout cela a certes été
largement discuté et relativisé par d’autres psychanalystes et penseurs issus
d’autres disciplines. Mais il n’empêche que nous retrouvons une des clés de la
pensée et de la culture occidentale prenant sa source dans la pensée grecque ou
hellénique.
- Isaac
a)
Le « sacrifice d’Isaac »
« Alors
Isaac, parlant à Abraham, son père,
dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon fils ! Isaac reprit :
Voici le feu et le bois ; mais où est l'agneau
pour l'holocauste ? Abraham répondit : Mon
fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste. Et ils marchèrent tous deux, ensemble.
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un
autel et rangea le bois. Il lia son fils
Isaac et le mit sur l'autel par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la
main et prit le couteau pour égorger son fils.
Alors
l'ange de l'Éternel l'appela des cieux et dit : Abraham ! Abraham ! Et il
répondit : Me voici ! L'ange dit : N'avance pas ta main sur l'enfant et ne lui
fais rien ; car je sais maintenant que
tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham
leva les yeux, et vit derrière lui un bélier
retenu dans un buisson par les cornes ; Abraham alla prendre le bélier
et l'offrit en holocauste à la place
de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de YHWH YiReH. C'est pourquoi l'on
dit aujourd'hui : A la montagne de l'Éternel il sera pourvu.
(RaAH : voir, pourvoir, être témoin, constater, soigner ; Cf. :
YiReH vient de RaAH) » (Genèse 22 :7-14).
Comme dans la légende d’Œdipe, le sang
devait couler. C’est la constante mortifère incontournable subie dès l’origine
par l’humanité déchue. Mais l’ambiance et les relations entre Abraham et Isaac
étaient totalement différentes. Les contrastes sont saisissants ! Bien que
l’ordre de YHWH à Abraham soit choquant et incompréhensible particulièrement
pour notre mentalité actuelle, nous constatons que l’amour, l’unité et la
confiance régnaient. Abraham aimait Isaac (Genèse 22 :2)
et inversement. Isaac faisait confiance à son père comme Abraham faisait
confiance à YHWH Elohim et Le respectait.
Par contre les oracles de Delphes furent distants,
froids, impitoyables, déterministes, manipulateurs parce que entourés de mystères. Ils ont engendré la peur, la
fuite, la mort du roi Laïos, le suicide de la reine Jocaste, le rejet d’Œdipe
par ses fils qui finit dans le « noir » de la cécité et le
déracinement dans l’exil. Ce fut le « destin immuable
» fixé par les dieux qui s’accomplissait sans autre forme de procès…
Au contraire, l’histoire d’Abraham et
d’Isaac se déroule tout autrement et se termine bien car YHWH Elohim, le Dieu
d’amour, a pourvu, vu, constaté et
était témoin de la foi d’Abraham et d’Isaac. La démarche de foi et d’amour
touche le Seigneur qui peut décider de changer d’avis et le cours des choses en
faveur de Ses enfants.
b)
De l’agneau au bouc
La
différence majeure est que dans le cas d’Œdipe le fils tue effectivement son
père inconsciemment simplement parce que c’était son destin immuable et
dans celui d’Isaac, le père était censé tuer le fils en connaissance cause
mais cela n’eût pas lieu parce
que YHWH YiReH l’en a empêché et a pourvu
par amour en réponse à la foi du « père des croyants » (=Abraham ; cf. Romains
4 :11-12).
Nous remarquerons qu’Isaac comme Abraham
lors de leur conversation dans la « montée » sur le sommet de la
montagne de Morija parlent d’un agneau
à sacrifier en holocauste. L’agneau est en effet encore petit, innocent,
« pur ». Il préfigure bien entendu l’agneau pascal lors de la sortie
d’Egypte et l’Agneau nommé Jésus-Christ.
Isaac qui n’est encore qu’un enfant, d’après les dires de l’Envoyé
de YHWH Elohim, se laisse lier sans résistance par son père et poser sur le
bois de l’autel en vue du sacrifice. Il se laisse faire tel un agneau, confiant.
Pour lui YHWH YiReH est là, présent comme témoin et Il pourvoira pour l’agneau, comme l’avait dit son père quelques instants plus tôt lors
de la montée sur le mont Morija.
Abraham, soutenu par les promesses
divines relatives à sa descendance, croyait
même que YHWH pourrait ressusciter Isaac le cas échéant : « Il
pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts ; aussi
le recouvra-t-il selon une sorte [de préfiguration] de parabole. » (En grec : parabolè ; Hébreux
11 :19).
Isaac n’était pas Jésus, l’Agneau pur et
sans tache, bien qu’il fût une préfiguration, une typologie, une
« parabole » du drame de Golgotha bien plus tard.
Isaac accepta
le sacrifice dans la soumission comme Jésus mais contrairement à Jésus,
il fut préservé. Cette
acceptation mena au sacrifice du bouc.
Le
bouc ou bélier
par contre muni de cornes, à
la fois réalité, « armes » et symboles de sa propre force et puissance de mâle arrogant et dominant, de la
« chair », était finalement maintenu prisonnier justement à cause d’elles dans le buisson.
Ainsi
le bouc représentait en quelque sorte la castration liée à la chair puante
imprégnant malgré tout le corps d’Isaac qui devait être tranchée, coupée ou
encore circoncise puis consumée par le feu. Le sacrifice de la chair-bouc lui
permit de survivre physiquement !
Comme
Isaac nous avons la possibilité d’accepter le sacrifice préalable de
notre corps imprégné par la chair. Par cette acceptation, notre chair-bouc,
de mort (Romains 7 :24) actuelle peut
ensuite être sacrifiée.
Durant
ce sacrifice nous perdons nos « repères
habituels espace-matière-temps », ce qui est au départ très
insécurisant parce que nous sommes invités, jamais forcés, à abandonner
le contrôle de notre corps au Saint Esprit et à Son Feu. Cette
opération de séparation, de « [dé]coupe » est très humiliante
pour notre amour-propre car par elle nous commençons à distinguer, discerner
et voir physiquement et réellement pour la première fois ce qu’est vraiment
notre chair (sarx), notre « bouc » qui est en
réalité un dégoûtant « corps étranger » à notre propre corps (soma). Ce que nous pensions jusqu’à présent faire partie
de nous-mêmes physiquement devient quelque chose d’étranger, d’hideux, de puant
et de mortifère. Ne disons-nous pas « ma » maladie, « mon »
handicap, « mes » douleurs… ? O combien nous nous approprions
les maladies, les effets du vieillissement, d’accidents alors qu’ils
« appartiennent » à la croix ce qui permet que le Ressuscité nous les
coupe, les « sacrifie » et les brûle ! Parallèlement au
niveau de l’âme cela ressemble à une conviction de péché où l’on reconnaît l’horreur
de « son » péché qui est alors pardonné et ôté.
Toutefois
il ne faut surtout pas faire la confusion entre les deux, bien que liés :
l’un est vraiment un processus physique alors que l’autre est un processus
psychique et spirituel seul pris en compte par les églises jusqu’à présent.
Nous
avions tellement l’habitude de vivre avec notre chair-bouc faisant tellement partie
de notre corps qu’on est déstabilisé et humilié. Ce processus indispensable est
la « circoncision » de Christ qui « coupe » définitivement
ladite chair-bouc et opère la métamorphose totale ou le salut-rédemption
du corps (2 Corinthiens 3 :18 ; Romains
8 :23) permettant d’accéder à la Salle du Trône :
« Je
vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu,
ce qui sera de votre part un culte logique. » (Romains 12 :1).
« Et
c'est en lui que vous avez été circoncis
d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ,
qui consiste dans le dépouillement du
corps de la chair. » (Colossiens 2 :11). C’est le
bouc, notre chair, qui est sacrifié, coupé de notre corps qui en était imprégné
puis brûlé.
C’est
pourquoi si le « sacrifice » d’Isaac par rapport à l’acceptation est
une sorte de parabole du futur sacrifice de Jésus indispensable à notre salut,
le véritable Agneau qui Lui, sera effectivement exécuté, il est tout autant une
parabole préfiguratrice de ce qui devrait obligatoirement suivre : la métamorphose-salut du corps du croyant dans
le sens que seul le bouc puant fut sacrifié, c’est-à-dire sa chair. Il
ne fut pas obligé de subir la mort et il put ensuite accomplir sa mission
patriarcale d’engendrement prévue par YHWH !
De même le sacrifice de « notre
bouc » étant la métamorphose de notre corps, nous permet de recevoir l’immortalité, d’accéder à la Salle du
Trône, à partir de laquelle nous pourrons accomplir les missions prévues par
YHWH !
Les obstacles
charnels non seulement pour Abraham mais aussi et surtout pour Isaac, suite à leur acceptation du sacrifice
demandé par YHWH, pouvaient ensuite être sacrifiés, anéantis par l’exécution du bouc sur l’autel du Mont
Morija, le futur Mont du Temple où se trouvera le Saint des saints,
c’est-à-dire une parabole préfiguratrice de la Salle du Trône !
Ainsi
la castration et la peur ne se résolvent pas par le meurtre de celui qui
se trouve en travers de notre chemin, comme pour Œdipe face à Laïos son
père biologique. Elles ne se résolvent que dans ce qu’Isaac a préfiguré avec
son père sous le regard de YHWH YiReH, à savoir l’acceptation du sacrifice
personnel suivi du sacrifice du bouc.
En
effet le bouc castrateur, générateur de peur, charnel agressif, mortifère,
sale et puant, de la sorte,
porteur de tous les problèmes mortifères liés au complexe d’Œdipe, notamment physiques, sexuels déviants, est
sacrifié puis brûlé sur l’autel du Mont Morija.
Nous retrouvons en ce qui nous concerne
bien évidemment la configuration de la provision
suffisante pour le salut total
d’amour et de grâce de YHWH YiReH devant nous mener dès aujourd’hui à la Salle du Trône, au
Paradis, esprit, âme et corps débarrassé
du bouc. C’est effectivement là la véritable
émancipation face à toute castration, la vraie vie de liberté et de bonheur par
l’immortalité pourvues par grâce totale de la part de YHWH YiReH qui S’est sacrifié Lui-même en Jésus à
notre place. Inutile de vouloir alors sacrifier, tuer notre Père céleste « primitif »,
c’est déjà fait en Jésus ! De plus, de ce fait, notre
« bouc » sera bien mort à ce moment-là puisqu’il aura aussi été
sacrifié !
- Œdipe et l’Occident : tuer pour exister
a)
L’Eglise
Après le refus de l’Eglise d’accepter le
message de la métamorphose du corps et de la montée à la Salle du Trône pour
former l’Eglise des Vainqueurs, il lui fallait essayer de continuer à exister
tant bien que mal sur terre. L’Eglise n’a pas sacrifié son côté bouc agressif,
sale et puant. Il lui fallait donc « tuer » pour essayer d’exister sous
la domination de son bouc.
Ainsi elle « liquida » très
vite (début du 2ème
siècle Cf. écrit de la Didachè) les
ministères charismatiques, surtout prophétiques, par la prise de pouvoir des
anciens dans les communautés locales qui devinrent rapidement des prêtres selon le modèle des cultes
sacrificiels païens. Ces prêtres, pour maintenir une certaine cohésion et
unité passèrent au système des évêques
dans les villes importantes pour superviser
les prêtres et leurs communautés des zones géographiques environnantes.
Finalement l’évêque de la capitale de
l’Empire, Rome, pour superviser l’ensemble de l’Eglise, devint le pape (Primus inter pares : premier
parmi ses pairs) dès le 4ème siècle.
Que s’est-il passé au fond ?
L’Eglise, en ayant refusé la montée à la Salle du Trône, élimina,
« tua » logiquement ses caractéristiques charismatiques originelles,
principalement prophétiques, justement censées l’amener à la Salle du Trône.
L’Eglise « tua » pour
essayer de continuer à exister de façon
terrestre ! Elle
« tua » pour une prise de pouvoir au détriment du Saint Esprit dont le rôle à travers les ministères
et les charismes aurait dû libérer les chrétiens de l’espace-matière-temps et
les faire monter à la Salle du Trône ! (Ephésiens 4 :8-16).
Ce « meurtre » aboutit au papisme. Le pape se fait nommer « Très Saint Père » et porte
une mitre aux trois couronnes (Cf. Trinité). De plus l’infaillibilité
papale ne fait que rajouter à cette réalité pure et simple du meurtre du
Père et plus particulièrement de celui du Père primitif et/ou de YHWH Elohim
pour prendre Sa place !!! C’est le même processus adopté par les gens de
Babel avec Nimrod. De plus le prêtre procédant du pape-père opère la « réitération » du sacrifice du
Corps et du Sang de Christ durant la messe. Le Corps et le Sang du Christ sont
ainsi « offerts » par
l’officiant d’après la liturgie catholique romaine.
Pourtant Jésus-Christ a été donné par le
seul vrai Père pour que nous vivions (Jean 3 :16) et
Il S’est offert Lui-même (Hébreux
9 :14).
De plus le prêtre dans la définition de son ministère à travers le sacrifice
de la messe qu’il réalise en quelque sorte, est de ce fait un médiateur entre les hommes et Dieu, de
même que Marie, alors que seul Jésus-Christ est l’unique Médiateur
(1 Timothée 2 :5). L’adage « Hors de l’Eglise catholique romaine,
point de salut » est le comble d’un totalitarisme religieux et politique
alors qu’il convient d’affirmer bibliquement parlant qu’en dehors de
Jésus-Christ point de salut !
L’Eglise
catholique romaine a forgé l’Occident et se calque carrément sur Œdipe par le
meurtre du Père céleste à travers le papisme !!!
La dispute entre Œdipe et Laïos pour
obtenir la prééminence du passage
à un croisement de chemins aboutit au meurtre
du père. En d’autres termes, pour « passer, faire son chemin » dans
la vie, même vers le ciel, il fallait « tuer ». L’inquisition,
les guerres de religions, les indulgences, les persécutions, les dénominations,
les divisions… ne pouvaient que résulter de cette évolution occidentale
hellénique œdipienne. L’islam qui est directement issu du pharisaïsme juif (Jean 8 :44) et du catholicisme romain, n’a de cesse de vouloir
« tuer le père » à savoir les deux religions monothéistes du
livre qui l’ont précédé et par là YHWH Elohim, pour imposer sa loi sur la terre
entière.
b)
Le monde économique et politique occidental
Le système capitaliste occidental
consiste à « tuer » la concurrence par divers moyens pour vivre, se
frayer un chemin, passer devant. On veut prendre la place, le marché de celui
qui était là avant, « le
père », ceci souvent à très grands frais financiers et sociaux totalement
injustes et injustifiés. C’est la loi de la jungle, celle du plus fort qui est
censée s’autoréguler comme le ferait naturellement le monde animal. On tue le
père c’est-à-dire le vieux lion, le vieux loup, le vieux cerf etc… pour la
sélection naturelle notamment au niveau de la qualité de la reproduction et le
maintien de la vie dans les meilleures conditions. L’assassinat, la mort comme
soi-disant moteur de l’évolution sélective devient effectivement la condition
de possibilité de la vie : le comble ! En réalité ce processus aboutira
non pas à la vie mais au final à la destruction générale (Apocalypse 20 :11 ;
21 :1).
Si l’Occident a généré le capitalisme à
terme autodestructeur, suicidaire, il a aussi généré la révolution communiste
qui consiste aussi à « tuer le père », c’est-à-dire Dieu par son
athéisme militant, les privilégiés de l’aristocratie, de la finance tout en
créant en remplacement à la fois le totalitarisme du parti soi-disant
représentant le peuple chapeauté par la nomenklatura à nouveau privilégiée
voire capitaliste très dure, comme en Chine par exemple. Ce processus est aussi
suicidaire à terme.
Le fascisme veut remettre en place le
« père », l’autorité, l’hiérarchie, l’ordre, le Führer avec une
politique nationaliste et sociale à apparence paternaliste, soi-disant proche
du peuple, populiste. Mais pour y arriver, il faut éliminer à terme tous ceux
qui ne pensent pas comme ce « père » en fait usurpateur de Dieu et
meurtrier car fondamentalement castrateur
de liberté. Il s’agit d’une forme de papisme idéologique nationaliste
autoritaire qui veut prendre la place du vrai Père YHWH Elohim. D’ailleurs les
papistes comme les nazis ont démontré qu’ils voulaient tuer YHWH Elohim en
tuant les Juifs, ceux qui constituent le Peuple élu de Dieu. L’adage nazi alors usité qui dit que « le Führer
a toujours raison » ne fait que confirmer notre analyse sommaire
rapprochant le Führer de l’infaillibilité papale. Il a aussi dit qu’il faudra
« bientôt éliminer les frères et les sœurs qui prient » en parlant
des chrétiens authentiques. Il avait d’ailleurs déjà largement commencé à les éliminer
dans les camps. Là encore ce système porte en lui l’autodestruction.
- Les chrétiens doivent passer d’Œdipe à Isaac
a)
Le développement individuel passe-t-il
obligatoirement par Œdipe ?
Freud a mis le doigt sur des réalités
indiscutables même si des penseurs ultérieurs les ont reformulées et
reconsidérées. La condition humaine implique en effet la nécessité de la phase
œdipienne qui consiste à « tuer le père » pour éviter la
castration qui empêche de devenir adulte, d’avancer.
Quelle serait l’alternative à Œdipe ?
Abraham fut circoncis et put ainsi
engendrer Isaac avec Sara mais YHWH devait aller plus loin. Il lui fallait couper ce qui aurait pu devenir dans le cœur d’Abraham une idole à savoir Isaac, la
bénédiction : ce qui le faisait « avancer », sa raison de vivre.
YHWH devait donc obligatoirement
« couper, circoncire » Isaac en ordonnant le sacrifice tout en laissant
la porte ouverte en cas d’obéissance et de foi à ce qu’il soit épargné ! C’est
ce qui s’est fort heureusement passé. En même temps il fallait qu’Isaac ne fuie
pas et/ou ne tue pas à terme son père pour pouvoir survivre et s’émanciper. Il
devait accepter en conséquence son propre sacrifice.
De plus il était indispensable qu’il soit
libéré de la peur infantile de la castration dans sa confrontation avec la mort.
Il le fut très exactement au moment où il fit concrètement confiance
à la parole de son père à propos de YHWH
YiReH qui pourvoit. Il se laissa alors lier sans résistance pour subir le
sacrifice sachant la solution quelle
qu’elle soit était en YHWH YiReH.
Comme développé dans le paragraphe
« De l’agneau au bouc » Isaac préfigura non seulement la croix par
l’acceptation du sacrifice propre mais encore la circoncision de Christ qui consiste à ôter la chair-bouc du corps
pour pourvoir à l’immortalité du
croyant qui pourra réellement monter
auprès du Père d’amour et vivre pleinement
émancipé, libre dans la Salle du Trône !
L’amour
et la foi en YHWH YiReH nous permet d’être pourvus pour avancer et
progresser sans rester dans le déterminisme nous obligeant à « tuer
le père » !
Ainsi
le développement individuel ne passe pas obligatoirement par Œdipe mais il faut
tout de même tuer le bouc c’est-à-dire expérimenter la métamorphose du corps et
la montée !
b)
D’Œdipe sur terre à Isaac à la Salle du Trône
De quel équipement devons-nous être
pourvus pour éviter d’être prisonniers de ce destin mortifère ?
Le « sacrifice » d’Isaac
n’était qu’une parabole préfiguratrice de la métamorphose du corps. Isaac a
certes pu continuer à vivre sur terre,
éviter provisoirement la mort et accomplir sa mission patriarcale. Nous
constatons toutefois qu’à la fin de sa vie, parce qu’il est resté sur terre, il a très mal géré la
confrontation Esaü – Jacob pour une raison d’appétit
corporel et charnel terrestre : un rôti de gibier. Comme cela peut arriver à tout terrien, son
envie de gibier l’a aveuglé par rapport
à la révélation divine céleste
faite à Rébecca concernant la prééminence de Jacob voulue par Dieu au niveau du
droit d’aînesse. Il a ainsi miné les relations familiales ultérieures par une
forme de démission ou de négligence avec des conséquences très graves car Esaü,
« comme par hasard » est considéré comme l’ancêtre de bien des
ennemis d’Israël et de l’Occident persécuteur des juifs.
L’Eglise qui a choisi de continuer à
vivre sur terre dans son refus du
message de Jésus-Christ Glorifié, a fini par « tuer le Père » céleste
à travers le papisme comme nous l’avons démontré plus haut.
En effet, si on ne « tue pas le
père », il est impossible d’exister, de s’émanciper d’une façon plus générale, au-delà de la simple
problématique de base sexuelle,
corporelle et familiale. Tout cela peut s’observer aux niveaux social,
professionnel, politique, religieux etc… Il
faut comprendre qu’Œdipe est absolument inévitable pour ne pas dire
indispensable sur terre car pour pouvoir survivre , il faut « tuer » pour
créer et protéger son propre espace vital car la mort et le Prince de ce
monde règnent en ce bas monde…
La
seule solution consiste à suivre
l’exhortation pressante de Jésus-Christ Glorifié et par conséquent sortir du
contexte terrestre pour changer d’espace
vital, vivre esprit, âme et
corps dans les lieux célestes et travailler à partir de là.
Il faut donc tuer non pas ce qui est en
travers de notre chemin mais tuer notre chair-bouc après avoir accepté d’offrir
notre corps en sacrifice comme le jeune Isaac qui faisait totalement confiance.
L’équipement
consiste par conséquent à revêtir notre corps céleste glorifié de Feu
et de Lumière dû à la métamorphose ou la circoncision de Christ pour
ensuite « monter » et changer « d’espace vital » : la
salle du Trône.
c)
La continuation de la lignée prévue par YHWH Elohim
La problématique de la lignée est évidemment plus
particulièrement corporelle et elle
concernait justement Abraham et Sara qui n’arrivaient pas à procréer avec leur corps respectif. Ils ne purent
mettre Isaac en route qu’après la
circoncision ! Là encore il s’agit d’une coupure physique qui
correspond au sacrifice du bouc à Morija ! La circoncision était le signe
d’appartenance à YHWH Elohim ! Le prépuce comme le bouc représentait la
« chair » qui était coupée.
La circoncision permit d’engendrer la
lignée légitime, patriarcale,
libératoire, émancipatrice donnant naissance au Peuple élu de Dieu devant accueillir
Jésus ! Pour Abraham et Sara tout baignait, ils étaient libérés, émancipés,
n’avaient plus peur, n’étaient plus frustrés, castrés… : Isaac était là, allait
pouvoir continuer la lignée juste et être l’instrument pour la mise en route de
la descendance promise et voulue par YHWH.
Isaac pouvait continuer dans la foi en YHWH YiReH la lignée patriarcale légitime avec Rebecca
en vue de la création du Peuple d’Israël. Pour ce faire l’intervention
miraculeuse de YHWH YiReH fut une fois de plus nécessaire, on l’oublie trop souvent :
« Isaac
implora l'Éternel pour sa femme, car elle était stérile et l'Éternel
l'exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte. » (Genèse 25 :21).
Nous précisons et insistons sur le fait
qu’Isaac devait accomplir une mission qui était liée à son corps et à celui de Rebecca, à la sexualité et la conception !
Son acceptation de livrer son corps
pour le sacrifice était une preuve tangible
de sa foi exceptionnelle. Elle lui permit d’obtenir un exaucement de prière relativement
rapide pour la naissance des jumeaux. Le « bouc » d’Isaac était bien
mort par rapport à la continuation de la lignée « juste », sa mission
principale !
Ainsi le Peuple d’Israël put accueillir
Jésus dans la lignée juste davidique. Le Père céleste put féconder Marie par le
Saint Esprit qui donna naissance au Sauveur et Seigneur parfait qui accepta le
sacrifice pour nous. C’est pourquoi en tant qu’Agneau sur le Trône, le Seigneur
Jésus-Christ veut et est le seul habilité à sacrifier notre « bouc »,
nous circoncire, après que nous ayons présenté volontairement notre corps pour
le sacrifice (Romains
12 :1) comme nous l’avons décrit plus
haut, pour que la lignée juste puisse
continuer, car il est prévu qu’elle continue réellement !!!
L’Eglise ne l’a pas encore compris !
C’est pourquoi l’Eglise confond en général la femme qui accouche d’Apocalypse
12 :1 avec Marie alors qu’il s’agit de l’Eglise glorifiée des
Vainqueurs Epouse de Jésus-Christ Glorifié ! Seul le fils qui naîtra
de cette union, seule la génération de chrétiens aux gènes célestes parfaits
sera en mesure avec les anges de vaincre et d’éjecter le Dragon et ses acolytes
des lieux célestes ! Ce fils
qui naîtra de l’Epoux et de l’Epouse pourra avec son Père éternel Jésus (Esaïe 9 :6) « sacrifier » éliminer le grand méchant
« bouc » qui est le Dragon. Ce fils ne fera pas le « complexe
d’Œdipe » et n’aura pas de complexe du tout. Il ne « tuera » pas
son Père pour exister et s’émanciper. Il sera d’emblée enlevé auprès du Trône
là où l’on existe et s’émancipe parfaitement dans une union d’amour parfaite
entre Jésus Père et Son fils ! Le bouc aura été totalement et
définitivement éliminé des lieux célestes !
Il est absolument capital de comprendre
tout cela car rien n’avancera fondamentalement dans l’Histoire du Salut sans la
constitution de l’Eglise des Vainqueurs et/ou la montée de l’Epouse sur le
Trône auprès de son Epoux en vue de la conception et de la naissance de leur fils.
Isaac a prié YHWH YiReH pour qu’Il
pourvoie à la continuation de la lignée avec Rebecca. Il a été exaucé. Jésus a
prié le Père lors de la prière sacerdotale en Jean 17 que nous soyons
réellement unis à Lui dans la
Gloire. Il sera assurément exaucé encore faudrait-il que nous acceptions de
rentrer par la foi démontrée dans le
jeûne (concerne le sacrifice de notre corps ;
cf. écrit : « Alors ils jeûneront ») dans cet exaucement c’est-à-dire vouloir passer
d’Œdipe à Isaac et croire que c’est possible !
Conclusion
« Il
ramènera le cœur des pères à leurs enfants et le cœur des enfants à leurs
pères » (Malachie 4 :6).
Ce passage relatif au ministère d’Elie (Cf. écrit « Elie ») est l’antidote au complexe d’Œdipe, à la nécessité
de « tuer » d’une façon ou d’une autre celui ou celle qui se trouve
sur notre chemin.
Fini la peur, la castration, la mort, le
suicide, le meurtre, le destin immuable œdipien.
Place à la vraie vie, à l’émancipation,
la liberté, l’amour, la confiance en YHWH YiReH parce qu’Il pourvoit comme Il a pourvu pour Abraham
et Isaac !
En Lui, Martin BUSCH
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