ROYAN
« L’Éternel dit à Abram : « *Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai ton nom grand et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront, et *toutes les familles de la terre seront bénies en toi. » »
Genèse 12 :1-3 S21
De décembre 1989 à mai 1996, l’œuvre Vie Comblée et le service du ministère prenant de l’expansion, nous avons quitté Cusset pour habiter Vichy dans une maison de 11 pièces.
Durant ces huit années, nous avons eu beaucoup de visiteurs, et pas les moindre, puisqu’un jour, sans le savoir, nous avons été contactés par une dame du Gabon qui bénéficiait du magazine Vie Comblée ; elle était en France et voulait nous rencontrer avec son mari. Si elle, nous connaissait, nous, nous ne la connaissions pas. Ainsi sont-ils arrivés chez nous, et nous avons partagé sur l’activité de l’œuvre, notamment sur le Gabon en partenariat avec l’œuvre BÉTHANIE. Et nous les informons que nous serons bientôt chez eux dans leur pays. C’est alors que le mari de cette dame, qui avait un accent et un parler mettant notre attention en éveil, nous dira : « Lorsque vous arriverez au pays, je m’occuperai de vos visas, je suis le responsable du service ! Dites-moi l’heure de votre arrivée et j’irai vers vous !»
En fait, nous apprendrons, quelques jours après leur visite, cet homme que nous avions reçu avec son épouse, n’était autre que le neveu du Président Gabonais. Et lorsque nous sommes arrivés à Libreville, au Camp De Gaulle, il viendra à notre rencontre pour mettre à notre disposition son véhicule personnel pour la durée de notre séjour. Et nous aurons l’honneur d’être invités au repas présidentiel lors de la Fête Nationale du Gabon. C’est en tant qu’Ambassadeurs de Christ qu’il nous fera passer devant une file de nombreux invités pour la circonstance, afin de nous installer avec son épouse et nos amis à une table parallèle à la table présidentielle. La surprise a été de voir Madame offrir des magazines Vie Comblée à certaines personnalités présentes à notre table : « Monsieur le Ministre… vous avez besoin de Jésus dans votre vie personnelle … Je vous recommande la lecture de ce magazine, vous serez béni ! »
En dehors de nos déplacements occasionnels pour la mission, comme au Gabon, le Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Congo Brazzaville, nous organisions des rencontres chez nous. Prière et partage étaient notre centre d’intérêt commun. Nous étions visités par le Saint-Esprit.
L’activité de l’imprimerie battait son plein pour ensemencer notre champ de mission. La bénédiction de Dieu était présente.
Et puis, piller l’enfer afin de remplir le ciel, c’est une grâce de Dieu. Il n’en demeure pas moins, que nous apprenions à avoir l’œil ouvert, l’oreille attentive pour suive les instructions données par le Saint-Esprit. Car c’est Lui qui nous rappelait : « METTEZ-MOI A PART … !!! – METTEZ POUR MOI À PART !!! » Aujourd’hui encore cette même parole résonne en notre cœur comme le son d’une trompette.
En famille, nous allions une fois par an à Royan visiter une servante de Dieu, qui était mise à part dans la prière pour l’œuvre de Dieu. Et nous avons vécu avec elle, sous un cerisier, des moments profonds dans la présence du Saint-Esprit. Conseil et directive abondaient afin de nous faire progresser dans notre destinée commune. Et au fil du temps, nous sommes revenus plus fréquemment, toujours dans cette dynamique, reprenant la construction de notre vécu, notre histoire, là où nous nous étions quittés. Ainsi, Dieu tissait-il Son œuvre dans nos cœurs. Et toujours Son empreinte – Sa marque qu’il apposait : La Fidélité dans nos relations constantes de la Foi vivante de Jésus !
A Vichy, est arrivé ce temps où nous avons connu une telle oppression spirituelle, où nous percevions que Dieu désirait notre départ de cette ville. Certes.
Mais pour aller où ? Royan me direz-vous ?
Nous ne voulions surtout pas commettre une erreur en agissant sous l’influence de nos propres sentiments. Mais suivre la directive de l’Esprit.
Et cela a duré deux hivers durant lesquels nous avons passé difficilement ce cap. Les provisions manquèrent pour acheter le fioul pour le chauffage. Le froid dans la maison. Et nos prières incessantes ne modifiaient en rien notre traversée. Seul, le feu dans la cheminée nous permettait de venir nous réchauffer durant les nuits où le sommeil n’était pas reposant.
Enfin de compte, quitter la région ? Nous avions nos enfants, et petits-enfants chez notre fille Sandrine, notre aînée. Cependant, nous vivions sous un ciel totalement fermé. Dans ce contexte, une seule parole revenait : « Quitte ton pays (ta ville), ta patrie et ta famille et va dans le pays (la ville) que je te montrerai » Mais pour aller où ?
Nous étions bien sollicités dans certains endroits. Le seul indice significatif qui se révélait dans notre cœur, c’est lorsque nous étions sur le trajet pour visiter nos amis de Royan à 430 km de Vichy, à l’approche de la région charentaise, lorsque nous arrivions, le parfum d’une joie divine venait nous inonder Michelle et moi, et nous alléger de ce poids qui reposait sue nos épaules.
Est arrivé le jour où nous avons fléchi et décidé de tout quitter pour aller à Royan. Pour les enfants, et particulièrement pour Sandrine, et notre petite Sarah, ce n’était pas simple. Séverine viendra nous rejoindre une fois ses examens terminés. Samuel était en boulangerie.
De notre maison de 11 pièces, nous avons tout partagé à nos frères et sœurs en Jésus-Christ ; l’imprimerie a été expédiée vers une œuvre au Gabon. Nous avons gardé notre nécessaire.
Là où nous sommes venus habiter, ressort de la bienveillance de Dieu. 15 jours avant notre déménagement, nous n’avions pas encore trouvé où habiter à Royan. Notre amie, servante de Dieu, femme de prière, reçoit dans son cœur l’ordre divin de se rendre dans une agence immobilière proche de chez elle. Une photo, une maison à louer à quelques pas de chez elle.
L’accès à cette location, les propriétaires nous racontent : « En considérant votre dossier et ceux des autres prétendants, votre revenu n’était pas une garantie suffisante. Toutefois, avec tant de déboires vécus précédemment avec d’autres locataires, cette maison ayant été pour nous une cause de malheurs répétitifs ; et là, nous nous sommes dit, avec les pasteurs, ce sera peut-être la maison du bonheur ! »
Ainsi avons-nous eu la faveur de Dieu. Il y a 25 ans depuis le 1e juin 1996 nous arrivions dans cette maison à Royan. Nous avons tout recommencé avec le minimum de notre nécessaire.
Six mois s’écoulèrent dans la prière, l’écoute, scrutant le ciel, versé dans l’écriture. Fin d’année 1996, l’Alsace s’ouvre devant nous. Une rencontre divine avec un jeune couple au service de Dieu, une œuvre naissante, une vision, et qui s’investit avec la foi de Jésus.
De l’activité de cette œuvre de foi, en partenariat avec notre ministère dans la francophonie, n’a naitre des écoles bibliques par vidéo ouvertes à tous, en brousse, des villages, dans les maisons, les églises (près de 250).
Les portes de la télévision s’ouvriront devant nous depuis Royan où nous avons, avec des petits moyens, effectué nos enregistrements en extérieur, tant sur des terrasses de café, les salons dans les hôtels, dans les rues de la ville, des petits ports de pêche des environs, autant de décors naturels pour enregistrer des réflexions, et non des prédications.
Et au fur et à mesure de la production (enregistrement, montage, transfert sur cassette professionnelle au studio TV de Royan) la diffusion est parvenue à 250 émissions « RÉFLEXION » effectuée par satellite sur l’Europe, dans le cadre d’un programme francophone. Plus tard, cette même diffusion s’effectuera sur le continent d’Afrique par satellite.
Nous ne recevions pas beaucoup de courrier en conséquence de nos émissions. Sauf, qu’un jour, un voyage en Israël m’est offert pour accompagner une maman nommée Marie-Thérèse, chez qui nous avons logé pendant 20 ans de nos visites en Alsace. Ce voyage s’effectuait avec une communauté allemande. Mon but était fixé : Je ne parle pas un mot d’allemand. Je vais donc faire mes enregistrements vidéo dans le décor d’Israël !
Or, à l’aéroport de Francfort, je suis interpelé par une dame :
« Mais je vous connais ! Vous êtes l’homme au chapeau que je vois à la télévisiondans votre générique. Je suis vos émissions RÉFLEXION. Je suis chauffeur de taxi à Metz. »
En Israël, nous visitons le site du Mont Carmel. Le guide, me prenant par la main, me dirige vers le responsable du site. Ce dernier, me voyant, me dit : « Bonjour, je suis de Fontainebleau. Je suis ici comme Carmélite et j’ai la responsabilité de ce site. Je vous connais. Je vous suis après l’homme en blanc, Benny Hinn. Il m’emmène dans sa chambre, et plusieurs écrans de télévisions, plusieurs chaines du monde entier. Je suis vos émissions RÉFLEXION. »
D’un pays du Maghreb, un couple de professeurs de langue arabe nous écrit : « Nous avons tout perdu à cause de notre foi en Jésus. Nous avons été dépossédés de nos biens. Nous sommes logés (surveillés) à cause de notre foi, dans une chambre d’hôtel. Mon épouse est dépressive. Monsieur le pasteur, n’arrêtez pas vos émissions francophones. Parlez-nous de Jésus ! Merci. »
Au Burkina Faso, nous sommes avec des amis dans un restaurant. Le serveur qui s’occupe de nous, m’observe depuis un moment. Et soudain il change de chaine sur la télévision où j’apparais dans la diffusion de l’émission « RÉFLEXION. »
En voiture, dans la capitale de Ouagadougou, arrêtés à un feu rouge, un commerçant boulanger arrive vers nous : « Bonjour pasteur, n‘arrêtez pas vos émissions « RÉFLEXION », ici on vous suit. »
A l’aéroport, quelqu’un me tire ma veste : « Pasteur, priez pour moi, je vous regarde à la télévision dans vos émissions « RÉFLEXION. »
Ainsi, le Seigneur Jésus me montrait par là Son ouvrage qu’il tissait dans les cœurs !
(En relatant ces faits, il me semble entendre la voix de notre Père me dire en mon esprit : "Alors, fils, tu vois bien je suis tous les jours dans l'ouvrage auquel chacun de vous est associé !)
Et du départ au Gabon, avec les Pasteurs Francis et Scholastique et l'œuvre Béthanie, l’Esprit de Dieu nous conduira à développer plus amplement depuis Royan un libre partenariat inspiré de l’amour de Dieu.
Ainsi, depuis l’Alsace avec nos amis Claude et Joëlle et l’œuvre « Centre Chrétien Parole de la Foi », et David et Esther au Burkina Faso avec l’œuvre « Centre Chrétien Parole Vivante » où Temple, école biblique pour tous, dispensaire, maternité, bâtiments pour l’école du dimanche, puits et château d’eau hybride, ont été implantés par le libre exercice de la libéralité des uns et des autres se mouvant par l’Esprit de Dieu. Une libéralité servie dans et par l’inspiration de l’amour de Dieu, du plus petit moyen a celui le plus conséquent. Et rien ne manque aux enfants de Dieu !
Aujourd’hui, nos émissions sont diffusées sur internet, nos rendez-vous en salle Zoom, et le blog Vie Comblée sont les moyens que nous utilisons depuis Royan pour semer, édifier, exhorter, bénir, partager et vivre plus largement la Foi de Jésus qui nous habite depuis près de 45 ans.
Avec Jésus-Christ en marche.
Son serviteur,
Yves Gravet