25 août 2012

EPISTHEO : 3 Pourquoi Dieu permet-il le mal?

EPISTHEO

Pourquoi Dieu permet-il le mal ?


L’existence du Mal contredit-elle l’existence de Dieu ?
Alexis : « En apparence, l’existence et la perfection de Dieu sont contradictoires avec le constat du mal. Si, d’une part, Dieu est omnipotent, c’est-à-dire tout-puissant, capable d’accomplir sa volonté sans aucune restriction, et si d’autre part, Dieu est bon, c’est-à-dire que sa volonté c’est l’accomplissement du bien, alors le mal devrait être impossible. Dieu est bon et accomplit sa volonté, le mal ne peut donc pas lui faire face. Epicure a remarquablement bien exposé ce problème (LACTANCE, La Colère des Dieux, XIII, 20). Et aujourd’hui, beaucoup d’athées s’appuient sur ce paradoxe pour justifier leur athéisme. Nous constatons l’existence du mal, nul ne peut le nier, et cela semble contredire l’existence de Dieu. La contradiction est d’ailleurs si forte, qu’il suffit que le mal ne soit que possible, quand bien même il ne serait jamais accomplit, si l’homme a ne serait-ce que le pouvoir de l’accomplir, c’est déjà semble-t-il une preuve de l’inexistence de Dieu. »
Si la possibilité du mal semble être une preuve de l’inexistence de Dieu, c’est que ce n’est pas réellement une preuve. Comment la possibilité du mal pourrait-elle coexister avec l’omnipotence et la bonté de Dieu ?
Alexis : « Il existe une réponse satisfaisante à cette question : la liberté de l’homme. Dieu a rendu le bien et le mal possibles, afin que l’homme soit libre de choisir entre le bien et le mal. Si le mal est impossible, l’homme ne peut plus le choisir, il n’est donc plus libre. Donc pour que l’homme soit libre, il faut que le mal soit possible, tout autant que le bien. Mais pourquoi Dieu voudrait-il la liberté de l’homme ? Tout simplement parce que Dieu est amour. Or la liberté est une condition de l’amour. Le véritable amour ne résulte pas d’une contrainte, si l’homme n’avait pas la possibilité de choisir librement le bien, il serait en quelque sorte violé par Dieu. C’est donc quelque chose de bien que le mal soit possible. Car sans la possibilité du mal, la liberté de l’homme et son amour envers Dieu deviendraient impossibles. La possibilité du mal est donc quelque chose de bien. »
Mais au fond, dire que la possibilité du mal est un bien, n’est-ce pas dire que Dieu a voulu le mal et donc qu’il en est responsable ?
Alexis : « Vouloir la possibilité du mal et vouloir le mal pour lui-même ce sont deux choses différentes. La possibilité du mal implique aussi la possibilité du bien, alors que le mal en lui-même exclu le bien. Si un père aime son fils, il veut qu’il soit libre. S’il est libre, il peut aussi bien faire le bien que le mal, les deux doivent donc être possibles. Même si tout père a une préférence pour que son fils accomplisse quelque chose de bien, si l’enfant est libre c’est lui qui choisit. C’est donc l’enfant qui est la cause du bien ou du mal qu’il accompli. Le père est responsable de la possibilité du bien et du mal, puisque en donnant naissance à un enfant il lui offre cette possibilité, mais la réalisation du bien et du mal c’est le fils qui l’accompli et qui en est donc responsable. Ce n’est pas le père qui choisi si son fils fera quelque chose de bien ou de mal, mais le fils lui-même. D’ailleurs si le père pouvait enlever cette liberté à son fils, le fils ne serait plus responsable ni méritant, puisque le choix reviendrait au père. Il en va de même concernant Dieu et l’homme, Dieu a voulu que l’homme soit libre, capable du bien et du mal, que cette liberté soit réelle, c’est-à-dire que l’homme puisse réaliser sa volonté, Dieu a estimé cela bon, et pourtant l’homme seul est responsable de ce dont il est l’auteur, que ce soit en bien ou en mal. Dieu n’a pas voulu le mal pour le mal, mais il a voulu la possibilité du mal, une possibilité réelle c’est-à-dire qui puisse s’accomplir, non pour le mal lui-même, mais pour le bien que représente la liberté humaine. »
S’il y a une telle implication entre la possibilité du mal, la liberté et l’amour, peut-on concevoir quelque chose comme une ‘‘nouvelle terre’’, où il n’y aurait que bien et qu’amour, sans aucun mal, en d’autre termes ce que nous appelons le ‘‘Paradis’’ ?
Alexis : « Oui, il n’y a pas de contradiction à penser quelque chose comme le ‘‘paradis’’, à condition toutefois de réaliser qu’il n’est possible que s’il y a eut un temps non-paradisiaque qui le précède où la liberté est possible. Imaginons un espace où règnent l’amour et la bonté. La liberté est impossible comme telle, puisque le mal est impossible. Néanmoins, si l’homme avant d’y accéder, était face à la possibilité du mal comme du bien, il a pu librement choisir le bien. C’est donc librement qu’il accepte, dans un premier temps, de ne plus pouvoir accomplir le moindre mal, dans un second temps. Dans tous les cas, le mal doit avoir été possible, mais il peut tout à fait être restreint à un certain temps. »

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