«»Je suis dégoûté de la vie! Je laisserai s’exprimer ma plainte, je parlerai, dans l'amertume de mon âme. Je dis à Dieu: ‘Ne me condamne pas! Fais-moi connaître pourquoi tu me prends à partie! Prends-tu plaisir à maltraiter, à repousser le fruit de ton activité et à faire reposer ta faveur sur les projets des méchants? As-tu des yeux humains, vois-tu comme voit un homme? Tes jours sont-ils pareils à ceux de l'homme, et tes années pareilles à ses années, pour que tu recherches ma faute, pour que tu te renseignes au sujet de mon péché? »Tu sais bien, pourtant, que je ne suis pas coupable et que personne ne peut me délivrer de ton pouvoir. Tes mains m'ont façonné, elles m'ont créé, elles m'ont fait tout entier, et tu me détruirais! Souviens-toi donc que tu m'as façonné comme de l'argile. Voudrais-tu de nouveau me réduire en poussière? Ne m'as-tu pas coulé comme du lait? Ne m'as-tu pas fait cailler comme du fromage? Tu m'as couvert de peau et de chair, tu m'as tissé d'os et de nerfs, tu m'as accordé la vie et tu as fait preuve de bonté envers moi. Tes soins constants m’ont permis de subsister. »Mais voici ce que tu cachais dans ton cœur, ce que tu avais décidé en toi-même, je le sais: que je pèche, tu ne me raterais pas et tu ne me considérerais pas comme innocent de ma faute. Suis-je coupable, malheur à moi! Suis-je juste, je n'ose pas lever la tête, rempli de honte et absorbé par ma misère. Si j'ose néanmoins la redresser, tu me pourchasses comme un jeune lion pourchasse sa proie, tu fais de nouveau des miracles contre moi. Tu renouvelles tes attaques contre moi, tu fais bouillonner ta colère contre moi, des armées se succèdent pour m’assaillir. »Pourquoi m'as-tu fait sortir du ventre de ma mère? J’aurais expiré et aucun œil ne m'aurait vu. Ce serait comme si je n'avais jamais existé et je serais passé du ventre de ma mère à la tombe. Ma vie est si courte! Laisse-moi, éloigne-toi de moi pour que je respire un peu avant de m'en aller, pour ne pas en revenir, dans le pays des ténèbres et de l'ombre de la mort, pays où règnent une obscurité épaisse, l'ombre de la mort et le chaos, où la lumière n’est qu’obscurité.’»»
Job 10:1-22 S21
https://www.bible.com/152/job.10.1-22.s21
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